Il est de ces lieux qui hantent votre imaginaire depuis qu’enfant vous les avez decouvert dans des magazines. Ces images vons ont tout de suite captive pages apres page. On dit que le subconsicent des adultes est marque a jamais des reves et desirs de l’enfant que l’ont a ete. Ils restent la, tapis dans un coin. Ces quelques jours a Seam Reap m’ont permis d’en exorciser un: les mythiques temples d’Angkor.
Depuis sa redecouverte au 19eme siecle par un explorateur francais, l’ancienne capitale du puissant Empire Khmer n’a eu de cesse de fasciner les occidentaux. On a beaucoup ecrit sur Angkor, de Pierre Loti a Andre Malraux (qui n’hesita pas a tenter de voler ses tresors le sacripant). On a aussi beaucoup photographie ces murs et ses temples en ruines. Le premier lever de soleil derriere Angkor Vat est un moment magique. Le reflet du temple apparait peu a peu dans l’eau du bassin. Angkor Vat ou le plus grand edifice religieux du monde (mais ne dit-on pas la meme chose de Karnac?). Sur 10km2, bien d’autres temples temoignent du faste jadis des Dieux-rois, reincarnation de Vishnou. Dans sa periode doree, les Khmers regnaient alors sur la majeure partie de l’Indochine.
Je me souviendrais longtemps des 216 visages du Bayon et de leurs sourires enigmatiques lorsque le soleil dore du matin extirpe ces visages de la penombre l’un apres l’autre. Envoutant. Je me rappellerais a jamais du Ta Prohm et de ces arbres cyclopeens dont les racines embrassent les murs, penetrant avec force entre les pierres. Fascinant. On se prend a imaginer l’etat et l’emotion des premiers explorateurs quand ils arriverent en ces lieux envahis par la jungle. Ce temple doit depuis peupler les reves de bien des visiteurs. Je conserverais pour un moment l’image des fines sculptures du temple de Banteay Srei. Surprenant. Et que dire des temples d’Angkor Thom bati par Jayavarman VII, le plus puissant de ces anciens monarques absolus. De nombreuses creatures peuplent les bas-reliefs de ses temples dont des Nagas et autres geants qui en gardent l’entree. Pierres usees par le temps et l’humidite, alors que le nom de bien de ces souverains s’est perdu dans les limbes de l’Histoire, leur temples a survecu a la force du temps. A se presser pour voir ces merveilles, on en oublie les milliers de vies humaines qui furent sacrifier pour elever ces orgeuilleux edifices. Le nombre de temple est cela dit loin des 4000 edifices de Bagan, “l’autre Angkor” des rois de Birmanie. Neanmoins, le style des temples d’Angkor est si particulier, certains de ces temples sont si etonnants qu’il existe bien une magie propre au site. Pendant trois jours, j’y deambule, encore et encore.
Seam Reap, porte d’entree des temples, attire la grande majorite des 1.5 millions de touristes qui viennent au Cambodge. La plupart arrivent de Bangkok et repartent illico presto. Le balai des touristes est incessant, visiteurs aises, routards desargentes, en independant, en famille, en organise, en bande, voir en troupeau, ils semblent plus nombreux que les habitants eux-memes! La tenue vestimentaire de certaines touristes, jupes courtes et decolletes plongeant, me surprend toujours, a croire qu’elles ont oublie qu’elles ne sont plus aux Etats-unis ou en angleterre mais dans une societe bien plus traditionnelle. Dans les rues du centre eclairees par les enseignes des nombreux bars et resto, les touristes sont attables aux terrasses, dans la rue des enfants jouent, les conducteurs de tuk-tuk et de moto-dop attendent le client, et tout ce beau monde est surveille par des policiers nonchalants. Sans oublier les rabbateurs de prostituees chassant le male occidental en mal de plaisir de la chair. Deux “masseuses” essayent de m’attirer dans leur salon, je les prend, sincerement, pour des lady boy. Vexe(e)s, elles ou ils, je sais plus, me lachent fort heureusement enfin la grappe. Les marchands du temple sont partout. A cote de leur bac rouge a boissons, c’est a celle qui, a la limite de l’hysterie, crie le plus fort “Sir, a cold drink?”. Des enfants vous accostent en vous sortant: “ si je te dit la capitale de la France, le nom du president et de sa femme, tu m’achetes un truc!” Heu non surtout pas ici! Je suis soulage qu’ils posent une condition!
Petite halte express a PP, le temps de deposer mon passeport pour une prolongation de visa. L’occasion aussi de retrouver avec plaisir Oliver et Aline dont c’est la derniere soiree au Cambodge. Je retrouve aussi la bande des origamistes et Manu. Ce soir, c’est le vernissage de leur expo au CCF, les oeuvres de Naomiki Sato et d’Aline Yanak sont etonnantes! J’ai passe de bons moments avec eux, derniere soiree ensemble autour de quelques...Angkor!